Lundi le 29 octobre se déroulait à l’Église Saint-Marc un atelier portant sur « Comment Saint-Marc pourrait contribuer à Montréal ville vivante ? » Cet atelier marquait le début de la deuxième semaine d’activités dans le cadre du projet Imaginons St-Marc. La rencontre a réuni une douzaine de personnes qui, invitées d’emblée à se présenter, ont donné le ton pour des interactions senties et authentiques.
À la question : Que vous inspire le complexe St-Marc? La diversité des réponses exprimées, tel hypocentre, chaleur, protection, réconciliation, renaissance, convergence, innovation… permet de constater le passage qui se crée entre la vocation religieuse au profit de l’esprit d’espace citoyen du projet.
La présentation des quatre conditions du développement durable développées par l’équipe de Natural Step a permis de faire le rapprochement entre les projets proposés dans le cadre d’Imaginons St-Marc et nos besoins humains fondamentaux. Le besoin de recréer des espaces d’échanges où sont bienvenus des gens de toutes origines et de toutes les générations a été exprimé par un parallèle avec le perron des églises qui assumait ce rôle de rassemblement de la communauté. L’identification de lieux qui permettent ces échanges aujourd’hui dans la Métropole, outre les jardins communautaires et les parcs, a fait ressortir que ces lieux disparaissent au profit de la privatisation de l’espace public et l’hiver se confinent aux centres d’achat et aux bibliothèques.
Certains paradoxes ont aussi été exprimés, comme la richesse de la biodiversité culturelle et la tension culturelle qui cohabitent. Malgré cette tension et cette diversité, il ressort un consensus autour de valeurs fondamentales en quête d’une réappropriation de rituels communs qui nous permettraient de les exprimer.
La question de la protection que représente un lieu comme une église a été soulevée. Les vents violents causés par le passage de l’ouragan Sandy qui soufflaient à l’extérieur ont permis de faire ressortir la solidité d’un tel bâtiment. Outre la protection contre les aléas de la nature, la protection contre l’humain lui-même a aussi été mis en lumière dans cette discussion, citant en exemple l’utilisation des églises pour abriter les juifs au moment de la 2e guerre mondiale. À l’époque, les bâtiments religieux jouissaient d’un certain respect de la part des autorités, serait-ce toujours le cas aujourd’hui?
La liberté que nous avons au Québec de s’approprier et de transformer un lieu sacré a été valorisée. Montréal est réputée comme pôle d’innovation et le potentiel que représentent les activités du futur complexe St-Marc contribuera à alimenter cette renommée.
Les échanges ont également fait surgir la volonté de créer un espace où la nature puisse reprendre ses droits. Au delà des jardins, parcs et toits verts, l’idée de réduire une partie du complexe en ruine et d’y laisser la nature faire son œuvre a côtoyé celle d’utiliser le bâtiment comme vitrine pour les technologies vertes et l’intégration de la modernité au patrimoine. Imaginez ces deux concepts cohabiter…