L’église Saint-Marc a été construite en 1930, dans un Québec bien différent du Québec d’aujourd’hui. Mme Chabot, qui connaît l’église Saint-Marc depuis toujours, a été témoin de sa transformation au fil du temps et a généreusement partagé avec nous quelques souvenirs. C’est ainsi que nous avons appris qu’à l’époque, cette église, qui peut accueillir 1 500 personnes, était parfois si remplie que de nombreux paroissiens devaient rester debout pour pouvoir assister aux célébrations. Les temps ont changé, en 2012, l’église ne compte plus que 70 paroissiens. Ceux-ci se ne se réunissent plus qu’une fois par semaine, pour la messe du dimanche, qui est maintenant donnée par un prêtre intérimaire. Force est de constater que l’église Saint-Marc, qui n’accueille plus ni mariages, ni baptêmes et autres célébrations, ne correspond plus à la réalité du Québec d’aujourd’hui. C’est un bâtiment imposant qui ne remplit plus sa fonction d’origine. Constatant cela et les frais importants associés à l’entretien d’une telle infrastructure, les paroissiens ont voté pour la fermeture de l’église.
Ce sont les citoyens de l’époque qui ont bâti et fait vivre cette église. Aujourd’hui, celle-ci est amenée à se transformer pour répondre aux besoins d’une société bien différente. Cette conversion d’une église en un « espace citoyen du 21e siècle » représente une magnifique opportunité pour se rassembler, rêver et définir ensemble un nouveau projet de société.
Dimanche, les citoyens du quartier se sont joints à nous pour le lancement d’une grande aventure: Imaginons Saint-Marc. Dès 15h, les portes de l’église étaient grandes ouvertes et ce sont près de 150 personnes qui ont découvert et redécouvert l’église Saint-Marc et ses annexes. Pour plusieurs, c’était la première fois qu’ils pénétraient dans ce lieu, qu’ils considéraient réservé aux personnes religieuses. Pendant quelques heures, les pas des citoyens curieux et enthousiastes ont résonné dans l’église et ses dépendances.
Dès leur arrivée, les visiteurs ont été accueillis par les promoteurs du projet: Communautique et Compagnons de Montréal. Ces deux organismes sans but lucratif ont une vocation sociale et leurs représentants ont pu partager la vision qui les anime, celle d’un projet conçu par et pour les citoyens, un processus collaboratif qui nous permette de dessiner ensemble un avenir pour ce lieu. Certains ont eu la chance d’écouter quelques histoires de Mme Chabot. D’autres se sont promenés dans la nef, admirant les vitraux, posant leur regard sur statues, lampions et autres éléments caractéristiques.
La musique de l’orgue a empli l’espace, pour le plus grand plaisir des visiteurs. Tous ceux qui le souhaitaient ont pu s’en approcher, pour admirer de près cet instrument. L’organiste présent pour l’occasion a partagé quelques histoires. Saviez-vous que bien des organistes jouent sans chaussure pour davantage de précision?
Une dame, qui a fréquenté l’église Saint-Marc dans sa jeunesse, a partagé avec nous sa joie de pouvoir explorer ces lieux librement, alors qu’ils ont été si longtemps inaccessibles. Elle nous a dit combien cela aurait pu changer sa perception de l’église.
Dans la salle à manger, thé, café et biscuits étaient servis. De nombreuses discussions ont eu lieu, chacun a pu partager ses idées, ses premières impressions, ses souhaits. Pour plusieurs, ce projet, qui peut donner le vertige par son envergure, est très inspirant. De nombreuses personnes ont exprimé leur déception devant la construction de condominiums qui a eu lieu dans d’autres églises et l’importance que cet espace conserve une vocation communautaire.
Le sous-sol de l’église accueille régulièrement toutes sortes d’activités organisées par Compagnons de Montréal dont les soirées discos
Poursuivant le parcours, certains se sont rendus jusqu’à ce balcon, qui offre une autre perspective, un autre regard sur l’église Saint-Marc. Les visiteurs ont pu prendre un moment pour s’arrêter, profiter de la belle température automnale et partager leur expérience, leur ressenti, ce que le lieu leur inspire. Certains ont exprimé des souhaits, d’autres ont lancé des idées. Du haut du balcon, ils ont aussi lancé des graines, qui, comme les idées, germeront peut-être au printemps prochain.
Alimentée par la curiosité des visiteurs, l’équipe de l’échofab a imprimé un hibou en 3D!
Avant de partir, un petit tour à l’extérieur a permis à certains de planter des bulbes de fleurs. Celles-ci embelliront l’espace au printemps prochain et témoigneront de notre passage et de tous les rêves qui y ont été semés.